une vie ailleurs



- Dis, où vont tes rêves ? quand je me hasarde ...
- ...

C'est toi qui m'a abordée. Je ne t'ai pas répondu. Je te regardais en te souriant. Tu as insisté. J'ai fini par dire "oui". Je ne savais pas à quoi je disais "oui". J'avais juste envie de te dire "oui".

Tu continues de parler, tes lèvres sur les miennes. Tu m'amuses.
Je caresse tes cheveux, à la base de ta colonne. C'est très sensible à cette endroit. Si tu frôles mes cheveux à leur pointe, ces cheveux-là ... je frisonne ... j'en ferme les yeux ... j'en gémis même.

- Dis, où vont tes rêves ? quand je me hasarde ...
- ...

Ma bouche, ma langue légèrement sortie, glisse le long de ton cou. Je te caresse. Tu continues ton manège. Je t'aurais.

Tu m'as montré le petit café de l'angle. J'ai suivi ton regard. J'ai dit "oui". Je t'ai suivi. Je t'ai fait confiance. Je t'ai laissé parler. Encore. Encore.

Mon doigt longe ta colonne, jusqu'à la base de tes fesses. Mon doigt. Plutot mon ongle. Doucement. Dangereusement. Tu as frisonné. Tu as même cessé, une seconde, de parler. Mais que me racontes-tu ? Pourquoi n'entends-je que ta voix et pas tes mots ?

- Dis, où vont tes rêves ? quand je me hasarde ...
- ...
Jeu 18 jan 2007 8 commentaires
hum je ne sais pas ou vont mes réves zut je suis découvert lol gros bisous
poulbot - le 18/01/2007 à 02h56
tu rodes ici bien tard :D
rha tu ne sais pas ce dont tu as envie quand je me hasarde ???

bisous Mamour
cat - le 18/01/2007 à 06h34

Au contact de tes ongles...


Je rêve...


Je rêve que de tigresse alors tu deviennes chatte...


Que tes mains se fassent plus précises ; et toi plus gourmande...


Que sous mes caresses aussi tu t'écartes...


Pour que doucement je puisse te prendre... Ano.


Puis enlacés, mouillés et haletants, alors, comme dirait Albert Samain (Au jardin de l'infante)



Je rêve de vers doux ...


Je rêve de vers doux et d'intimes ramages,
De vers à frôler l'âme ainsi que des plumages,

De vers blonds où le sens fluide se délie
Comme sous l'eau la chevelure d'Ophélie,

De vers silencieux, et sans rythme et sans trame
Où la rime sans bruit glisse comme une rame,

De vers d'une ancienne étoffe, exténuée,
Impalpable comme le son et la nuée,

De vers de soir d'automne ensorcelant les heures
Au rite féminin des syllabes mineures.

De vers de soirs d'amour énervés de verveine,
Où l'âme sente, exquise, une caresse à peine...

Je rêve de vers doux mourant comme des roses.
Ano - le 18/01/2007 à 10h22
tu vas finir par me tourner la tête ... avec tous ces textes

bisous ANo
cat - le 18/01/2007 à 16h03
Le désir


Elle entra, et passionnement, les yeux fermés à demi, elle unit ses  lèvres aux miennes et nos langues se connûrent... Jamais il n'y  eut dans ma vie un baiser comme celui-là.

Elle était debout contre moi, toute en amour et consentante.  Un  de mes genoux, peu a peu, montait entre ses cuisses chaudes qui cédaient comme pour un amant.

Ma main rampante sur sa tunique cherchait à deviner le corps  dérobé, qui tour a tour onduleux se pliait, ou cambré se raidissait avec des frémissements de la peau.

De ses yeux en delire elle designait le lit ; mais nous n'avions pas   le droit d'aimer avant la cérémonie des noces, et nous nous séparames brusquement.


Pierre Louys


Ano - le 18/01/2007 à 23h48
hum, le désir n'est-il pas la meilleure source d'imagination, d'envie ... et de parvenir au plaisir commun :D
bisous Ano
blackevil

En cette nuit torride, Albert Samain le dit mieux que moi Cat... Bisous complices...


Je n'ai songé qu'à toi ...


Je n'ai songé qu'à toi, ma Belle, l'autre soir.
Quelque chose flottait de tendre dans l'air noir,
Qui faisait vaguement fondre l'âme trop pleine.
Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.
Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l'air
Un souvenir obscur et tiède de ta chair.
J'aurais voulu t'avoir près de moi, caressante,
Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante,
Et lente et paresseuse, et retardant le pas
Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas.
L'amour vibrait en moi comme un clavier qu'on frôle
Ô câline d'amour bercée à mon épaule !
Et je t'évoquais toute avec ton grand manteau,
Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau,
Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre,
Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre.
Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte,
De beaux soirs féminins où le coeur se dorlote,
Et qui font tressaillir l'âme indiciblement
Sous un baiser qui s'ouvre au fond du firmament.

Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux
Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux,
Pendant que s'entr'ouvrait, blancheur vibrante et pure,
Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.
Ano - le 18/01/2007 à 23h53
hum, j'adore ce qu'il écrit .. c'est si beau :D

merci de m'offrir tous ces magnifiques textes.
Bisous Ano
blackevil
Décidément, ton site est une vraie perle de sensibilité, il dévoile mes émotions, je ne peux donc me contenir et t'offrir un petit texte approprié:


Le doigt

D’envie, d’étonnement ou de réflexion, il se tend
Pour une direction, une accusation, pour le sens du vent
sur la bouche il peut intimer le silence
pointé au ciel, il sert la science
un doigt trempé dans la confiture
le même dans la luxure
Le long de la colonne, cambrure
il se régale de cette agréable forfaiture.
Il se fait explorateur, découvreur, inquisiteur,
et quand impuissant à donner un peu plus que le nécessaire,
Il appelle ses amis et devient chef d’orchestre,
il change de nom et devient dextre.


Bisous...........Piotr, homme conquis
Piotr Goradd - le 19/01/2007 à 18h25
je ne sais quoi dire ... j'aime les mots ... j'aime tout court d'ailleurs ...

je pense que je vais continuer et de m'étonner, et d'étonner par ici ...

merci de tes compliments

bisous Piotr
blackevil
Et oui Cat "Voilà de quoi est fait..." le désir et l'amour comme dit Guillaume Apollinaire, essence de l'imagination qui nous enflamme et nous emmène vers la jouissance...

 


Voilà de quoi est fait le chant symphonique de l'amour qui bruit dans la conque de Vénus
Il y a le chant de l'amour de jadis
Le bruit des baisers éperdus des amants illustres
Les cris d'amour des mortelles violées par les dieux
Les virilités des héros fabuleux érigés comme des cierges vont et  viennent comme une rumeur obscène
Il y a aussi les cris de folie des bacchantes folles d'amour pour avoir mangé l'hippomane secrété par la vulve des juments en chaleur
Les cris d'amour des félins dans les jongles
La rumeur sourde des sèves montant dans les plantes tropicales
Le fracas des marées
Le tonnerre des artilleries où la forme obscène des canons accomplit le terrible amour des peuples
Les vagues de la mer où naît la vie et la beauté
Et le chant victorieux que les premiers rayons de soleil faisaient chanter à Memnon l'immobile
Il y a le cri des Sabines au moment de l'enlèvement
Le chant nuptial de la Sulamite
Je suis belle mais noire
Et le hurlement de Jason
Quand il trouva la toison
Et le mortel chant du cygne quand son duvet se pressait entre les  cuisses bleuâtres de Léda
Il y a le chant de tout l'amour du monde
Il y a entre tes cuisses adorées Madeleine
La rumeur de tout l'amour comme le chant sacré de la mer bruit tout entier dans le coquillage

Ano - le 19/01/2007 à 22h07
hum, apollinaire  ...
bisous Ano
blackevil