une vie ailleurs

La voix se faisait plus intime. Rarement exigeante. Attentive aux gémissements qui s’échappaient de ma bouche. Dans un souffle. La voix guidait, encourageait, accompagnait.

Mon corps, ma main, comme deux élèves disciplinés … s’exécutaient …et pendant ce temps … dans mon esprit … défilait les images du corps de la voix.

La main avait glissé. Dans un souffle. Surprise, je racontais à la voix … la découverte. La main avait glissé alors que l’esprit ne s’intéressait pas au corps, mais s’accordait à la voix. Je lui racontais … l’humidité de l’excitation. La surprise de l’humidité. L’enfièvrement de l’entre cuisse.

Le corps avait pris de l’avance … Le corps avait devancé et la main et la voix. Le corps savait …

Alors, à l’autre bout, Lui aussi, commença sa danse. Je pouvais sentir son corps se cogner contre le mien. Je pouvais sentir mes cuisses s’ouvrir pour l’accueillir. Tout entier. Jusque dans mes tréfonds. Mon corps sentait ses coups de reins. La puissance de sa queue dans mon ventre. Ses mains sur mes seins. Son souffle sur mon visage. Ses lèvres sur ma bouche. Sa langue sur mes dents. Son corps dans mon corps.