une vie ailleurs

Il 'agit d'un extrait de Se résoudre aux adieux de Philippe Besson. Le moment où Louise raconte dans une lettre à Clément, l'instant où tout a basculé entre elle et Vincent, le moment où il s'est passé la chose magique, le déclic qui fait que l'on s'est séduit ... le moment qui fait que l'on n'en est plus là ...

Et c'était beau, ce décalage, sur lui, cette distraction, son inadvertance. C'est ce qui m'a émue, c'est ce qui m'a fait stopper mon interrogatoire et lui sourire. Il y a eu ça, ce comportement incongru, mon silence d'un coup, et puis, après quelques secondes blanches, mon sourire. A son tour, il s'est arrêté de parler. A ce moment-là, il a compris qu'il se produisai quelque chose. Il s'est mis à m'observer, pour la première fois. N'a pas su faire autrement à cause du silence, du sourire.

Ca n'a pas duré bien longtemps, le mutisme. Juste assez en vérité pour que s'immisce une douce gêne. Pour que le pourpre monte à ses joues, qu'il esquisse à son tour un sourire et finisse par baisser les yeux. La timidité chez un homme est une faiblesse charmante.

[...]

Il a mis fin à ce faux suspens. Il a juste dit : "Vous allez être obligée de mentir, oui, d'inventer un mensonge aux gens de votre journal pour expliquer pourquoi vous leur revenez sans l'entretien promis. Car nous n'en sommes plus là, vous et moi, n'est-ce pas ?"
L'histoire pouvait commencer.
Ven 11 mai 2007 2 commentaires
ah ben, zut alors, j'ai pas illustré le texte 8) ... tant pis ... ça change ;)

bonne journée tout le monde :D

cat - le 11/05/2007 à 07h52

Très juste comme situation, et très agréable quand deux personnes sentent qu'elles fondent, se liquéfient, ne font plus qu'une d'un seul coup ; elles sont nues dedans et dehors comme au premier jour, impuissantes à la vague inconnue qui envahit l'un comme l'autre ; elles ne peuvent plus faire autrement que de se rejoindre : c'est, dans la graduation du sentiment amoureux et/ou sexuel, le coup de coeur, le coup de foudre, le coup de grâce dans tous les sens du terme... Et après, dans les jours ou les secondes qui suivent, alors là, tout ça devient (©) L'Effusion de Sens (©)... Oui je veux bien ! ?


Bisous tendres...

Ano - le 11/05/2007 à 09h24
en fait, je n'arrive pas à me souvenir de ce moment là ... j'y arrive pas ... parce que, en fait, au moment où je me rends compte que, je suis séduite, une phrase vient toujours me résonner les tympas ... ce n'est pas lui ...

alors ... le jour où je n'entendrais pas cette phrase, je saurais ;)

bisous
blackevil