
cette main ...

elle glisse ... elle glisse ...
Mais après ?
De banalités, il nous emportait vers des chemins de douceur. De chaleur humaine. De caresses guidées. Et là, aussi … je me rendis compte que mon corps, sans que je n’y fis attention, commençait, sans moi, malgré moi, sa douce ondulation.
De petits mots encourageants. Des petites coquineries. Un rire. Puis … Se dégager … les jambes … se libérer ... les seins … lui nu … son image … nue …
Je continuais à l’écouter. Attentive à sa voix, à ce qu’il disait. Ses silences aussi. J’écoutais la voix. Je l’attendais. Je l’entendais. Je fermais les yeux et j’imaginais la voix. Et mon corps imaginait plus que la voix. Il sentait la voix. Il s’éveillait à la voix. S’agitait sous la voix. Réclamait la voix.
La voix parlait doucement. J’entendais à peine. Le disais. Lui disais. Il répétait.
Mon corps avait commencé sa quête. Sans moi. Sans lui. Il avait commencé dès qu’il avait entendu la voix chaude. Il savait ce qui arrivait quand la voix chaude était au bout du fil.
Mon corps prenait de l’avance. Me distançait. S’enfiévrait sous la voix. C’est alors je m’accordais à lui, à elle. Tandis que mon bassin ondulait au son de la voix, des promesses de la voix, la main libre commençait à s’occuper du sein. Du sein chaud, gonflé, tendu. Elle le caressait doucement. Indépendamment du bassin qui réclamait, lui aussi, sa part de chatterie.
Mais une seule main de libre. Une seule pour satisfaire tout un corps en attente. Tout un corps en accord …
Des rendez-vous clandestins. Loin de toutes conventions sociales.
Se retrouver parfois.
L’espace d’un moment.
L’espace d’un instant gravé dans nos étoiles.
- Appelle moi si tu le souhaites.
- Toi, appelle-moi.
Il en était ainsi.
La douce mélodie du téléphone et, instinctivement, un sourire se plaquait sur mes lèvres. Le son de sa voix chaude. Et le sourire qui grandissait.
C’est ainsi que le rituel du téléphone commençait. Je ne m’en suis pas rendue compte au début. Que mes gestes étaient ainsi. Indépendants. Toujours identiques.
Je cessais mes autres activités. Coupais le pc. Coupais la musique. Et finissais par m’étendre sur le lit. Toujours la même position.
Peu importe l’heure. Peu importe le jour. Peu importe la nuit. Je finissais toujours allongée sur le grand lit … la tête aux pieds … les pieds à la tête. Le téléphone dans la main gauche … et la main droite … libre … libérée.
Vous