littérature érotique


Jeudi 23 avril 4 23 /04 /Avr 18:49
[Henry]

   Ce ne sont pas des doutes - c'est une intuition. Si tu insistes tellement sur ma libération de Hugo, c'est que, à mon avis, tu n'as pas compris la cause de ma tristesse. Je crois que tu n'as plus besoin de moi à tous les niveaux  - que tu peux vivre seul -, je crois que cela s'est produit quand tu es parti pour la Grèce. Tu te sentais heureux et entier tout seul. Un nouveau cycle commence. Il n'y a pas de raison de nous faire des reproches, je crois. Je ne doute pas que tu aies sincèrement souhaité que je te rejoigne, non. Mais je sais aussi que tu répugneras toujours autant à revenir à New York, quand j'aurais quitté Provincetown. Je ne suis venue ici qu'à cause de cette évidence résistance - afin de te donner du temps. Si tu revenais à New York, après avoir tant résisté, cela n'aurait pour moi aucun sens. Tu m'opposes deux raisons mineures - ton livre, ta mère - pour ne pas revenir à moi.
   Si je t'avais donné de si faibles excuses pour ne pas te rejoindre, tu aurais senti tout comme moi que le temps était venu de se séparer.
   Ne vaudrait-il pas mieux en être conscient et ne pas accuser la lune ?
   Nous nous comprenons parfaitement.

   [...]
Par blackevil - Publié dans : littérature érotique - Communauté : Ecritures Sensuelles
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Mardi 21 avril 2 21 /04 /Avr 18:39
   Anaïs,

   J'ai attendu tout ce temps avant de répondre à ta lettre, parce que je voulais réfléchir. Franchement, je ne fais pas beaucoup de progrès. Je ne cherche pas à nier ce qui est vrai, mais la vérité est-elle quelque chose de tout blanc ou de tout noir, comme tu sembles te la représenter ?

  Ce que tu dis est dévastateur. Si vraiment je ressemble à ça, je ne devrais plus jamais pouvoir garder la tête haute - je devrais vouloir m'enfuir et ne plus jamais te voir, ni entendre parler de toi. Je me mépriserais.

   [...]
Par blackevil - Publié dans : littérature érotique - Communauté : Ecritures Sensuelles
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Dimanche 12 avril 7 12 /04 /Avr 11:23
[ à Henry ]

Je peux tenter de t'expliquer, Henry, comment tu réussis à rendre les choses si inhumaines et si irréelles qu'au bout d'un moment je me sens m'éloigner de toi afin de trouver quelque chaleur et réalité. Tu ne cesses de répéter que tu n'as besoin de personne, que tu te sens très bien tout seul ; que tu t'amuses mieux sans moi, que tu es indépendant et que tu te suffis à toi-même. Et non seulement tu répètes cela sans tenir compte de ce que je peux ressentir, mais tu ne fais pas un geste ni un signe que l'on pourrait qualifier d'humain. Je peux entrer ou sortir, m'en aller une semaine ou un an, tu ne téléphones pas davantage, tu ne tends pas la main pour me retenir, pour me garder. Tout en toi me repousse, ta vie en groupe, ta façon de vivre constamment avec d'autres, ton incapacité à créer une intimité ou un vrai rapport avec quelqu'un - toujours dans la foule. Moi, au contraire, je cherche à te maintenir au coeur de ma vie, mais tu m'obliges à éprouver le contraire : j'ai l'impression que tu es le centre de ta propre vie, par ton travail, et tu t'étonnes ensuite que la femme s'éloigne. Quand je suis partie seule à New York, c'était uniquement à cause de cette impression que tu avais créée en moi, à cause de ce côté pervers en toi qui rend toutes tes amours négatives et destructices.
   Quel amour tordu, rentré, négatif tu as donc ! Quand je lis aujourd'hui ce que tu écris sur June, j'ai presque envie de rire. Tu as passé ta vie à l'enguirlander, à la critiquer, à nier sa personnalité, sa valeur, tout ce qu'elle représentait (et tu prétends "aimer" - mais qu'est-ce que l'amour sinon l'acceptation de l'autre, tel qu'il est ?). [...]
Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Vendredi 10 avril 5 10 /04 /Avr 11:17
[Henry]

   Seule pour la première fois, je peux enfin t'écrire sans détour. Aussi vais-je commencer par te raconter que j'ai fait un rêve dans lequel tu me rendais une visite tout à fait intime et orientale - tout était si vivant que j'ai eu l'impression que tu avais passé la nuit ici. Tu commençais par m'embrasser dans la rue devant tout le monde en me disant que tu en avais marre des mystères. Puis, alors que nous étions assis à une grande table de banquet, je me suis levée pour aller chercher quelque chose et tu t'es levé avec moi et nous avons marché ensemble, comme si nous étions soudés comme des jumeaux. Tu avais l'air très heureux, et tu étais dans un de tes jours de tendresse. J'espère que tu y as pris autant de plaisir que moi ! [...]

Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Samedi 4 avril 6 04 /04 /Avr 13:33
A Anaïs,

[...] Dans chacune de tes lettres, il y a quelque chose de cruel, tu lances des pointes qui me font grimacer de douleur sans jamais laisser à mes blessures le temps de se guérir. Ta lettre s'achève dans un sanglot. La mienne dans un effondrement total. Nous nous sommes torturés l'un l'autre. Je t'ai écrit ma dernière lettre avec ma dernière once d'énergie, d'espoir, de foi, de courage. [...]

[...] Tu comprends ? J'irai mendier le soir dans les rues si c'est nécessaire. Je l'ai déjà fait, je peux le faire encore. Au diable ma fierté ! Au diable tout ! J'ai tellement envie de toi, je suis tellement impatient de te prouver que ce que je dis et ce que j'écris n'est pas du baratin, un mensonge, une blague, que je serais prêt à tuer, tuer, tu comprends ? C'est un enragé qui va débarquer. J'abomine New York. J'abomine l'Amérique. Je reviens pour te tirer de ce terrible pétrin, pour te laver entièrement, pour te putréfier, pour t'aimer comme jamais un homme n'a aimé une femme. Je me dépêche pour arriver là-bas avant Hugo. Je ne le laisserai pas te toucher. Où étais-je, qui étais-je, pour avoir jamais permis ça ? Je me mets à genoux et te prie de me pardonner. J'ai été un rêveur fou. J'ai été tout ce que tu dis, et peut-être pire. Attends-moi seulement, Anaïs. Ne te laisse pas distraire. Si possible, trouve une chambre où nous puissons être ensemble quelques jours, sans être dérangés. Offre-moi quelques jours de paix dans tes bras - j'en ai terriblement besoin. [...]

[...]
                                                                                                                           Henry.

Tu vois - je signe de mon Nom ! Je te maudis - pourquoi ne signes-tu pas du tien ? C'est tellement lours de sens !

Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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