littérature érotique


Mercredi 30 mai 3 30 /05 /Mai 01:35
    Le sourire de Folavril attira soudain tout le soleil de la chambre. Fasciné, Lazuli s'approcha, les bras ballants, incertain. A ce moment, Folavril se dégagea complétement de sa robe et, comme épuisée, resta immobile, les bras en croix. Pendant le temps que Lazuli mit à se déshabiller, elle ne fit pas un mouvement, mais ses seins durs, épanouis par leur position de repos, érigeaient inexorablement leur pointe rose.
    Il s'allongea près d'elle et l'enlaça. Folavril, se tournant sur le côté, lui rendit ses baisers. Elle lui caressait les joues de ses mains fines et ses lèvres suivaient les cils de Lazuli, les effleurant de justesse. Lazuli, frémissant, sentait une grande chaleur se fixer dans ses reins et prendre la forme stable du désir. Il ne voulait pas se presser, il ne voulait pas laisser aller toute seule son envie de chair, et il y avait autre chose, une vieille inquiétude qui creusait derrière son front et l'empêchait de s'abandonner. Il fermait les yeux, le doux murmure de la voix de Folavril l'endormait d'un faux sommeil sensuel. Il était étendu sur le flanc droit, elle tournée vers lui. En levant la main gauche, il rencontra le haut de son bras blanc et suivit son bras jusqu'à l'aisselle blonde à peine habillée d'une touffe de crins menus et élastiques. En ouvrant les yeux il vit une perle de sueur transparente et liquide rouler le long du sein de Folavril et se pencha pour la goûter ; elle avait le goût de lavande salée ; il posa ses lèvres sur la peau tendue et Folavril, chatouillée, colla son bras à son côté en riant. Lazuli glissa sa main droite sous les longs cheveux et la saisit par le cou. Les seins pointés de Folavril se nichèrent contre sa poitrine à lui, elle ne riait plus, elle avait la bouche à demi entrouverte et l'air plus jeune encore que d'habitude, comme un bébé qui va s'éveiller.

L'herbe Rouge, Boris Vian.



Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Vendredi 11 mai 5 11 /05 /Mai 00:18
Il 'agit d'un extrait de Se résoudre aux adieux de Philippe Besson. Le moment où Louise raconte dans une lettre à Clément, l'instant où tout a basculé entre elle et Vincent, le moment où il s'est passé la chose magique, le déclic qui fait que l'on s'est séduit ... le moment qui fait que l'on n'en est plus là ...

Et c'était beau, ce décalage, sur lui, cette distraction, son inadvertance. C'est ce qui m'a émue, c'est ce qui m'a fait stopper mon interrogatoire et lui sourire. Il y a eu ça, ce comportement incongru, mon silence d'un coup, et puis, après quelques secondes blanches, mon sourire. A son tour, il s'est arrêté de parler. A ce moment-là, il a compris qu'il se produisai quelque chose. Il s'est mis à m'observer, pour la première fois. N'a pas su faire autrement à cause du silence, du sourire.

Ca n'a pas duré bien longtemps, le mutisme. Juste assez en vérité pour que s'immisce une douce gêne. Pour que le pourpre monte à ses joues, qu'il esquisse à son tour un sourire et finisse par baisser les yeux. La timidité chez un homme est une faiblesse charmante.

[...]

Il a mis fin à ce faux suspens. Il a juste dit : "Vous allez être obligée de mentir, oui, d'inventer un mensonge aux gens de votre journal pour expliquer pourquoi vous leur revenez sans l'entretien promis. Car nous n'en sommes plus là, vous et moi, n'est-ce pas ?"
L'histoire pouvait commencer.
Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Lundi 7 mai 1 07 /05 /Mai 01:19
C'est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l'enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voiture du désespoir. Entre les poils frisés comme la chair est belle sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d'abord des grandes lèvres bâillent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d'un visage qui se penche sur une dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres adorables qui avez su donner aux baisers un sens nouveau et terrible, un sens à jamais perverti.
Que j'aime voir un con rebondir.
Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d'où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l'éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touche mais touchez donc vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l'hiatus ravissant. Là que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l'ogive sainte à son sommet, ô mon église.
Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos pouces caresseurs, vos deux pouces. Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l'amour, vulve dans son ampleur à l'instant apparue. Sous le satin griffé de l'aurore, la couleur de l'été quand on ferme les yeux.
Ce n'est pas pour rien, ni hasard ni préméditation, mais par ce BONHEUR d'expression qui es pareil à la jouissance, à la chute, à l'abolition de l'être au milieu du foutre lâché, que ces petites soeurs des grandes lèvres ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant.

Aragon Louis. 1928.


Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Jeudi 3 mai 4 03 /05 /Mai 00:20
Croise tes cuisses sur ma tête
De façon à ce que ma langue,
Taisant toute sotte harangue,
Ne puisse plus que faire fête
A ton con ainsi qu'à ton cul
Dont je suis l'à-jamais vaincu
Comme de tout ton corps, du reste,
Et de ton âme mal céleste,
Et de ton esprit carnassier
Qui dévore en moi l'idéal
Et m'a fait le plus putassier
Du plus pur, du plus lilial
Que j'étais avant ta rencontre
Depuis des ans et puis des ans. [...]
O ton con ! Qu'il sent bon ! J'y fouille
Tant de la gueule que du blaire
Et j'y fais le diable et j'y flaire
Et j'y farfouille et j'y bafouille
Et j'y reniffle et oh ! j'y bave
Dans ton con à l'odeur cochonne
Que surplombe une motte flave
Et qu'un duvet roux environne
Qui mène au trou miraculeux,
Où je farfouille, où je bafouille,
Où je renifle et où je bave
Avec les soins méticuleux
Et l'âpre ferveur d'un esclave
Affranchi de tout préjugé.

Paul Verlaine. Femmes. 1890.



Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Lundi 30 avril 1 30 /04 /Avr 00:21

Parfum de silence
Je sais que c'est l'heure des amants
Rituel de la danse
Je sais que c'est plus que tu attends
Alors je me glisse au plus chaud
Au velours de ta peau

Doucement doucement
La nuit nous appartient
Simplement simplement
Mon corps sera le tien

Doucement

Jusqu'aux brumes du matin
Nous sommes deux innocents
Deux égarés consentants
Le temps n'a plus de temps
Ni la pluie ni le vent
Juste après tes doigts, j'aurai froid
Je n'irai jamais plus que là

Doucement doucement
La nuit nous appartient
Simplement simplement
Mon corps sera le tien

Doucement

Jusqu'aux brumes du matin
Où vont les mondes que je vois
Quand les caresses font la loi
Tu les rêves à travers moi
Ensemble doucement
C'est la grâce qui nous envoie
Le bonheur à chaque fois

Doucement doucement
La nuit nous appartient
Simplement simplement
Mon corps sera le tien

Doucement jusqu'aux brumes du matin


Erick Benzi.



Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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