littérature érotique


Vendredi 25 janvier 5 25 /01 /Jan 00:13

Le baiser

Renverse-toi que je prenne ta bouche,
Calice ouvert, rouge possession,
Et que ma langue où vit ma passion
Entre tes dents s'insinue et te touche :

C'est une humide et molle profondeur,
Douce à mourir, où je me perds et glisse ;
C'est un abîme intime, clos et lisse,
Où mon désir s'enfonce jusqu'au coeur...

- Ah ! puisse aussi t'atteindre au plus sensible,
Dans son ampleur et son savant détail,
Ce lent baiser, seule étreinte possible,
Fait de silence et de tiède corail ;

Puissai-je voir enfin tomber ta tête
Vaincue, à bout de sensualité,
Et détournant mes lèvres, te quitter,
Laissant au moins ta bouche satisfaite !...


Lucie Delarue - Mardrus.


Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Mercredi 9 janvier 3 09 /01 /Jan 06:03

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;

Et plus tard un Ange, entrouveant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Charles Baudelaire.

Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Lundi 7 janvier 1 07 /01 /Jan 08:00

Ma source


Je n'ai point assez du Baiser
Dont se contente tout le monde
Et la source où je veux puiser
Est plus cachée et plus profonde !

De votre bouche elle est la soeur !
En pied d'une blanche colline
J'y parviendrai, dans l'épaisseur
D'un buisson frisé qui s'incline.

Elle est fermée et l'on y boit
En écartant un peu la mousse
Avec la bouche, avec le doigt
Nulle soif ne semble plus douce.

Près de l'entrée on trouvera
Ce rocher que frappait Moïse
Et je veux que ma bouche épuise
Ce flot d'amour qui jaillira !

Car ma caresse ardente et forte
A fait monter l'onde à ses bords !
Je suis à genoux ; c'est la porte
Du sanctuaire de ton corps.

Tu palpites ; je t'y sens vivre ;
Et je sens grandir, qui m'enivre,
L'arôme secret de tes flancs !
Car j'aime tes parfums troublants

Plus que l'odeur des forêts vertes,
Plus que la rose et le jasmin,
Source vive, aux lèvres ouvertes !
Et je t'emporte dans ma main.

Senteur divine ! Et ma moustache,
Ainsi qu'un souffle d'encensoir,
Jette à mon cerveau jusuq'au soir
Ce fumet où mon coeur s'attache !


Merci à toi ...
 
Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Samedi 3 novembre 6 03 /11 /Nov 00:59


Matin, de Charles Cros.



Voici le matin bleu. Ma rose et blonde amie
Lasse d'amour, sous mes baisers, s'est endormie.
Voici le matin bleu qui vient sur l'oreiller
Eteindre les lueurs oranges du foyer.

L'insoucieuse dort. La fatigue a fait taire
Le babil de cristal, les soupirs de panthère.
Les voraces baisers et les rires perlés.
Et l'or capricieux des cheveux déroulés
Fait un cadre ondoyant à la tête qui penche.
Nue et fière de ses contours, la gorge blanche,
Où, sur les deux sommets, fleurit le sang vermeil;
Se soulève et s'abaisse au rythme du sommeil.

La robe, nid de soie, à terre est affaissée.
Hier, sous des blancheurs de batiste froissée
La forme en a jailli libre, papillon blanc
Qui sort de son cocon, l'aile collée au flanc.

A côté, sur leurs hauts talons, sont les bottines
Qui font aux petits pieds ces allures mutines,
Et les bas, faits de fils de la vierge croisés,
Qui prennent sur la peau des chatoiements rosés

Epars dans tous les coins de la chambre muette
Je revois les débris de la fière toilette
Qu'elle portait, quand elle est arrivée hier
Tout imprégnée encor des senteurs de l'hiver.


Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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Lundi 29 octobre 1 29 /10 /Oct 00:55
Le toucher

Les arbres ont gardé du soleil dans leurs branches
Voilé comme une femme, évoquant l
'autrefois,
Le crépuscule passe en pleurant ... Et mes doigts
Suivent en frémissant la ligne de tes hanches.

Mes doigts ingénieux s'attardent aux frissons
De ta chair sous la robe aux douceurs de pétales ...
L'art du toucher, complexe et curieux, égale
Les rêves des parfums, le miracle des sons.

Je suis avec lenteur le contour de tes hanches,
Tes épaules, ton col, tes seins inapaisés.
Mon désir délicat se refuse aux baisers ;
Il effleure et se pâme en des voluptés blanches.


Evocations,
1903,
Renée Vivien.

Merci à Ano, de m'avoir fait découvrir cette auteure, il y a un an.
Par blackevil - Publié dans : littérature érotique
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