Dimanche 12 avril
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11:23
[ à Henry ]
Je peux tenter de t'expliquer, Henry, comment tu réussis à rendre les choses si inhumaines et si irréelles qu'au bout d'un moment je me sens m'éloigner de toi afin de trouver quelque chaleur et
réalité. Tu ne cesses de répéter que tu n'as besoin de personne, que tu te sens très bien tout seul ; que tu t'amuses mieux sans moi, que tu es indépendant et que tu te suffis à toi-même. Et non
seulement tu répètes cela sans tenir compte de ce que je peux ressentir, mais tu ne fais pas un geste ni un signe que l'on pourrait qualifier d'humain. Je peux entrer ou sortir, m'en aller une
semaine ou un an, tu ne téléphones pas davantage, tu ne tends pas la main pour me retenir, pour me garder. Tout en toi me repousse, ta vie en groupe, ta façon de vivre constamment avec d'autres,
ton incapacité à créer une intimité ou un vrai rapport avec quelqu'un - toujours dans la foule. Moi, au contraire, je cherche à te maintenir au coeur de ma vie, mais tu m'obliges à éprouver le
contraire : j'ai l'impression que tu es le centre de ta propre vie, par ton travail, et tu t'étonnes ensuite que la femme s'éloigne. Quand je suis partie seule à New York, c'était uniquement à
cause de cette impression que tu avais créée en moi, à cause de ce côté pervers en toi qui rend toutes tes amours négatives et destructices.
Quel amour tordu, rentré, négatif tu as donc ! Quand je lis aujourd'hui ce que tu écris sur June, j'ai presque envie de rire. Tu as passé ta vie à l'enguirlander, à la critiquer, à
nier sa personnalité, sa valeur, tout ce qu'elle représentait (et tu prétends "aimer" - mais qu'est-ce que l'amour sinon l'acceptation
de l'autre, tel qu'il est ?). [...]
Par blackevil
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Publié dans : littérature érotique
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