Tu l'as donc rencontré Dans un pauvre bistrot Où tu vas le matin très tôt Prendre un petit café Il venait tous les jours Et toi tu as fini Le voyant si triste toujours Par le trouver gentil Et hier soir dans ta maison Tu étais gaie comme un pinson
Ses yeux Qui te plaisaient tant T'avaient caressé D'un regard si tendre Sa bouche Qui te plaisait tant T'avait dit des mots Pleins de sentiments Son cœur Qui te plaisait tant Battait doucement Au rythme des rêves Ses mains Qui te plaisaient tant Etreignaient tes mains D'un geste enivrant
Il avait des beaux yeux Il avait des mains fines Une bouche bien dessinée Il était seul et digne Tu pensais à son cœur Tu voulais l'éveiller Imaginant sa pauvre vie Tu voulais l'égayer Mais hier soir dans sa maison Il était gai comme un pinson
Ses yeux Qui te plaisaient tant Regardaient le sang Couler sur la table Son cœur Qui te plaisait tant Sonnait à coups sourds Le glas des amants Sa bouche Qui te plaisait tant Murmurait des mots Qui te rendaient folle Ses mains Qui te plaisaient tant Poussaient un couteau Dans un ventre blanc
Il préparait des merlans
Boris Vian
commentaire n° :1
posté par :
Luna
le: 29/05/2006 à 14h20
Qu'est ce que la haine, si ce n'est l'illusion d'un amour en colère ?
commentaire n° :2
posté par :
Luna
le: 29/05/2006 à 14h28
Tu l'as donc rencontré
Dans un pauvre bistrot
Où tu vas le matin très tôt
Prendre un petit café
Il venait tous les jours
Et toi tu as fini
Le voyant si triste toujours
Par le trouver gentil
Et hier soir dans ta maison
Tu étais gaie comme un pinson
Ses yeux
Qui te plaisaient tant
T'avaient caressé
D'un regard si tendre
Sa bouche
Qui te plaisait tant
T'avait dit des mots
Pleins de sentiments
Son cœur
Qui te plaisait tant
Battait doucement
Au rythme des rêves
Ses mains
Qui te plaisaient tant
Etreignaient tes mains
D'un geste enivrant
Il avait des beaux yeux
Il avait des mains fines
Une bouche bien dessinée
Il était seul et digne
Tu pensais à son cœur
Tu voulais l'éveiller
Imaginant sa pauvre vie
Tu voulais l'égayer
Mais hier soir dans sa maison
Il était gai comme un pinson
Ses yeux
Qui te plaisaient tant
Regardaient le sang
Couler sur la table
Son cœur
Qui te plaisait tant
Sonnait à coups sourds
Le glas des amants
Sa bouche
Qui te plaisait tant
Murmurait des mots
Qui te rendaient folle
Ses mains
Qui te plaisaient tant
Poussaient un couteau
Dans un ventre blanc
Il préparait des merlans
Boris Vian