Samedi 21 avril 6 21 /04 /Avr 01:21
Comment as-tu pu découvrir ce lieu ? Que fais-tu ici ? Les questions se bousculent dans ma tête et aucun mot ne sort de ma bouche. Muette. Je me contente de fixer ton visage, de fixer tes yeux. Je cherche les choses de toi qui ont changé, je cherche des réponses dans tes traits, dans l'éclat de ton regard. Je cherche. En vain.

Je ne vois de toi que celui qui m'a laissée deux ans auparavant. Sans un mot. Sans une explication. Je ne vois de toi que le vide que ton absence à créer. Je ne vois de toi que le vide autour de moi. Je reste muette.

Je ne sais combien de temps s'est écoulé. Je ne sais. Je continue de te fixer. Bêtement sans doute. Je réalise soudain que tu as cessé de parler. Je réalise que je n'ai pas entendu, pas écouté. La surprise.

A quoi ressemble ta voix ? J'ai oublié le son de ta voix. Et tu es là devant moi, et je n'ai vu que tes yeux, que le souvenir de tes yeux, que le manque de tes yeux.

Tu me fixes à ton tour. Es-tu conscient du choc qui se produit dans mon for intérieur ? Es-tu conscient que je ne sais si je dois rire ou pleurer ? Es-tu seulement conscient que j'ai envie ... de te gifler ... de t'embrasser aussi ?

Il aura suffit que mon regard tombe sur ta bouche, sur ton sourire pour me souvenir du mal que tu m'as fait, pour redescendre sur terre. Oui, tu es là devant moi, et je ne suis pas sûre et d'avoir pardonné et d'avoir envie de te parler. Il est étrange de voir comme des sentiments extrêmement contradictoires peuvent nous habiter. Comme la joie se trouve ternie par la tristesse et la douleur. Comme le passé peut se rappeler cruellement à nous.

La tension est palpable. Je suis mal à l'aise. Tu le deviens aussi. Nous ne nous embrassons pas. Je n'ai toujours pas ouvert la bouche. Mon sourire s'est évanoui. Tu as fini par lâcher ma hanche. Je ne sais plus que faire.

Je me trouve démunie. Je me sens seule, terriblement seule. Et ton regard sur moi comme une chape de plomb fait monter l'angoisse. L'angoisse de quoi d'ailleurs ? De revenir sur ça, sur ta fuite, sur ta lâcheté ? L'angoisse de quoi ? D'entendre de nouveau ta voix ? De succomber encore ? Ou bien l'angoisse de constater que tu n'es plus rien, que tu as tout tué en moi, de ce que tu étais pour moi ?



Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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