Mardi 24 avril 2 24 /04 /Avr 01:40
Ne sachant plus comment sortir de cette situation bloquée par ma faute, je ne peux m'empêcher de rire ... de ce grand rire sonore qui te faisait chavirer jadis. Il te faut peu de temps pour succomber à mon sourire retrouvée. Je sais que tu as eu peur. Le passé est le passé. Il doit rester où il se trouve.

Tu me prends dans tes bras, me serres très fort. Désespérement presque. Comme si tu voulais te prouver que j'étais bien là, et pas juste le fruit de ton imagination. Je te laisse faire. Amusée. Surprise aussi.

J'avais croisé ton regard, un soir de juin. C'était il y a plus de trois ans. J'étais restée figée par ce qui s'échappaient de lui. Une joie, une insouciance, une incroyable envie de vivre, d'être. Une incroyable envie. J'avais fini par capter ton regard. J'étais défiante, insolente presque. Tu m'avais souri. Nous n'étions seuls, ni toi ni moi. Je me souviens qu'elle était grande, brune, élancée ... tout mon contraire. Je me souviens qu'il m'ennuyait, que je l'écoutais vaguement. Je me souviens de toi, de tes yeux, de ton sourire.

Tu continues de me serrer très fort. Je ris doucement. Tout se mélange en moi. Je suis émue. Je suis proche des larmes. Je te ressens encore trop. J'ai encore trop le goût de toi. Je sens ton nez qui me respire. Cherches-tu les parfums du passé ? L'essence de fleur d'oranger que j'affectionne tant ... parce que cela sent le bébé ?

J'avais fini par me lever, prétextant une envie urgente. Je m'étais glissée au sous-sol du restaurant. Rien de folichon. J'avais besoin d'air, j'avais besoin de me reconstituer un "air de rien". Je ne finirai pas la soirée, et encore moins la nuit avec lui. Il serait quite pour ne pas monter chez moi. Il m'ennuyait. Cela faisait une heure que je me contentais de répondre par des "hum-oui-sans doute". Il n'avait rien remarqué. Il s'écoutait lui-même. Il se suffisait. Il n'avait donc pas besoin de moi.

Tu me caresses doucement le bras. Recherches-tu aussi la douceur de ma peau ? As-tu oublié que pour moi, rien n'est plus sensuel, tant dans le touché, la saveur, l'odeur, qu'une peau qui vient de prendre le soleil ?

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que je n'étais plus seule dans ces toilettes exigues. C'est un léger bruit qui m'a fait levé les yeux sur le miroir. Tu étais derrière moi. Mystérieux. Tu as mis tes mains sur mes hanches, m'as retournée. Ton baiser était brûlant, vif, profond. Il m'a fait perdre la tête. Quand tu t'es écarté, je souriais bêtement, pensant que la soirée n'était finalement pas si ennuyeuse. Tu as continué à me fixer. Je fouillais dans mon sac. Un papier, un crayon, mon numéro. Je le glissais dans ta main. T'embrassais furtivement pour t'abandonner là. Je retournais à mon ennui. J'y mettrais fin rapidement d'ailleurs, prétextant une migraine.

Tu t'éloignes enfin, me prends par la main, comme un collégien. J'entends ta voix. Douce, chaude et profonde. Tu parles vite. Tu poses beaucoup de questions. Je ne réponds pas, je te souris. "Je vais bien"Voilà ce que je te réponds "Je vais bien".


Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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