Dimanche 11 novembre 7 11 /11 /Nov 00:19


Nous étions étendus sur le grand lit de la chambre d’hôtel. Je ne saurais dire s’il m’avait convaincue ou si tout simplement je m’étais faite désirée. Je ne saurais dire pourquoi ce soir-là, j’avais accepté son invitation alors que je l’avais si souvent repoussé pour d’autres amants, d’autres aventures.

 

 L’automne s’était installé sur la ville. Le parc m’avait semblé idéal pour lui donner rendez vous. J’avais indiqué la Source. Il y aurait deux chaises face au jet.

 

Je connaissais cet endroit pour m’y être si souvent promenée, pour avoir si souvent foulé les feuilles tombées dans l’herbe humide de novembre. Je voulais me sentir bien, dans un lieu que j’aimais. Je ne voulais pas que ce soit parfait. Je voulais de la douceur, des émotions. Je ne voulais que ça. Pas de sentiments. Pas de promesses. Juste de la douceur et des émotions.

 

Je n’étais pas une icône de papier glacé. J’étais moi. Simplement moi, dans cet après midi d’automne, au milieu des arbres rougis. Une touche de parfum dans les cheveux. Mon bracelet en or fin. Ces petites choses qui me rassurent. Je me sentais bien dans mes vêtements. Bien dans mon corps. Bien dans ce moment-là.

 

J’avais pénétré dans l’enceinte du parc par la porte latérale. Je voulais savoir s’il était là, s’il m’attendait. Je passais donc sur le petit chemin qui longeait le Loiret. J’aperçus les flamands roses. La rivière et le lac artificiel me séparaient du lieu de rendez-vous. J’avançais, nonchalante. Je regardais si, derrière le jet, l’une des deux chaises était occupée.

 

Non. Personne. Je ne vis personne. J’étais un peu déçue. J’espérais qu’il se languissait. Qu’il attendait ce moment depuis longtemps. Ce moment que je me décidais enfin à partager avec lui.

 

 

Je continuais d’avancer jusqu’à la passerelle, qui me permettrait d’arriver au lieu dit. C’est alors que je le distinguais, à travers les arbres. Je le suivais du regard. J’admirais sa démarche, son allure. Je ne me demandais pas comment cela serait. Je ne voulais pas savoir. Je ne voulais rien imaginer. Je voulais juste vivre l’instant.

 

J’avançais doucement. Je l’observais à souhait. Il s’était installé sur la chaise de gauche, contemplant le château juste en face. Je ne me pressais pas. Pris le chemin le plus long. Remontais vers la Source. J’étais dans son dos. Moi en haut. Lui en bas.

 

Je m’étais arrêtée là, quelques instants. Je profitais du spectacle. Il m’attendait. Et j’aimais ça. Je me mis à descendre doucement vers lui. Savourant.

 

En entendant les talons de mes bottes claquer sur le bois de la passerelle, il se retourna. Un sourire illumina ses yeux. Je compris qu’il attendait un geste de ma part pour savoir ce qu’il était en droit de faire ou non. Ce que j’autoriserais ou non. Je répondis à son sourire. Il se leva et déposa un chaste baiser au coin de ma bouche.

 


Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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