Mercredi 13 décembre
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" L'ombre de certains dessins représentant des cuisses de femmes s'obtient à l'aide de traits incurvés, à la façon des cercles de différentes couleurs des bas d'autrefois ; c'est ainsi que j'aimerais que l'on se représentât la partie dénudée des cuisses de Querelle. Ce qui en tait l'indécence c'est de pouvoir être reproduites selon ce procédé de traits incurvés qui en précisent la rondeur volumineuse avec le grain de la peau et le gris un peu sale des poils bouclés. La monstruosité des amours masculines est contenue dans la découverte de cette partie du corps et son encadrement de veste et de pantalons retroussés. Avec ses doigts, habilement, Norbert enduisit de salive sa queue.
- C'est comme ça qu'tu m'plais.
Querelle ne répondit pas. L'odeur de l'opium posé sur le lit l'écoeurait. Et déjà la verge faisait son oeuvre. A sa mémoire se rappela le souvenir de l'Arménien qu'il avait étranglé à Beyrouth, sa douceur, la gentillesse d'orvet ou d'oiseau. Querelle se demanda si lui-même devait essayer de plaire à l'exécuteur par des caresses. N'étant pas sensible au ridicule, il eût accepté d'avoir la douceur du pédé assassiné.
"C'est quand même ce zigue qui m'a collé les plus jolis blazes de ma vie. Et qu'a été l'plus doux", pensa-t-il.
Mais quels gestes faire de douceur ? Quelles caresses ? Ses muscles de fer ne savaient pas de quel côté fléchir pour obtenir une courbe. Norbert l'écrasa. Il pénétra tranquillement, jusqu'à la base de la verge, jusqu'à ce que son ventre touchât les fesses de Querelle qu'il amenait contre soi de ses deux mains soudain effroyables et puissantes, passées sous le ventre du marin dont la queue, cessant d'être écrasée sur le velour du lit, se redressa, battit la peau du ventre auquel elle était enracinée et les doigts de Norbert indifférent à ce contact. Querelle bandait comme bande un pendu. Doucement Norbert fit quelques mouvements appropriés. La chaleur de l'intérieur de Querelle le surprenait. Il s'enfonça davantage avec beaucoup de précaution, afin de mieux sentir son bonheur et sa force. Querelle s'étonnait de si peu souffrir.
"I'm'fait pas mal. Y'a pas à dire, i'sait y tater."
Il sentait en lui et s'y établir une nouvelle nature, il savait exquisément que se produisait une altération qui faisait de lui un enculé."
Par blackevil
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Publié dans : littérature érotique
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Je suis assez heureux d'être le premier à te mettre un commentaire, cette fois, car ce texte de Genet est bien senti, si j'ose dire... En plus les dessins de Jean Cocteau sont d'un érotisme torride, et pour cause... Mais ça c'est une autre histoire...
Et je sais de quoi je parle, comme tu le sais, bien que tu l'a compris sans doute : je préfère de loin les femmes (de loin est une formule littérale, car c'est encore de près que je les aime le plus)... Le texte de Genet est juste car il exprime moins le plaisir entre mecs, que les étapes d'un désir sensuel qui peut les saisir soudain jusqu'à l'assouvir avec volupté et sans retenue aucune... Bah ! Je ne sais plus qui a dit : "Les femmes préfèrent les femmes" et, parfois, un garçon craque pour un autre, juste le temps de ne pas retenir les envies et les gestes qui vous emportent... Finalement, les voies du désir et du plaisir sont impénétrables... Enfin presque... Bisous tentés Cat.
non, je préfère les hommes, sans tergiverser ... sans hésiter ...
tentés par quoi tes bisous ???
bisous Ano
Et, je te donnes de mauvaises idées ma parole lol lol lol
Bisous
rrrhhhhooooooo
T'as passé le cap du flou artistiquement suave là !
lol
je découvre, j'explore, je me cherche, alors je vais voir ce que les autres font ... j'essaye de comprendre ...
décidément j'aime beaucoup la dernière phrase.
Bisous :D
Oui tu as raison Cat la dernière phrase est superbe, et profonde... Enfin heu si j'ose dire (je te promets que j'ai pas fait exprès). Bisous.
Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu'il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte.
Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait, mains dans les poches.
Apollinaire
bien sur que je vais te croire quand tu dis que tu ne l'as pas fait exprès.
Appolinaire ... j'adore sa tombe, lieu de pélerinage pour moi :D une magnifique journée de fin juillet :D
bisous Ano
Décidément, j'aime bien ton éclectisme!!...
l'homosexualité est une expérience que je n'ai jamais tentée...
Sûrement par manque d'envie.
Mais, peu importe,
un homme et une femme
ou deux hommes
ou deux femmes qui s'ament,
sans aucun détour
c'est toujours l'amour......
Bisous du soir, Cat adorée
mais comme tu dis, qu'importe, l'amour reste l'amour et il n'a pas de sexe ... mais il a du sexe ;-)
bisous Granit Chéri
ben voui, ...
Même si les sentiments sont primordiaux dans une relation amoureuse;
le sexe est également important .
Tendres bisous Cat adorée.....
bisous Granit Chéri
demain, j'ai pris une photo de toi ;) ... pour illustrer mon nouveau texte ;)
Fais comme tu veux, délicieuse Cat....
Bisous et bonne journée
bisous du matin, bonne journée
je connaisais pas ces dessins de cocteau ( ça change de la belle et la bête !),
de Genet j'ai commencé "pompes funêbre" mais je suis pas encore arrivé au bout ...pourtant c'est trés bien écrit mais pas forcément facile à lire ...
a bienntot!!
ce n'est pas toujours facile effectivement;
Bisous Tiphaine :D
ce sont plutot les images de cocteau qui accompagne le texte de genet. Je suis contente d'avoir pensé à cocteau pour les images.
Jean Marais aussi a connu les femmes avant cocteau.
gros bisous mon Francky :D
contente que tu commes ici :D
Textes sensuels ou crus, photos et images délicates ou hards , peu importe ... le bonheur des êtres est tellement importants, sans amour , plus de vie .... bisous à toi .
Pascaly