Vendredi 14 juillet 5 14 /07 /Juil 16:56


La lune était pleine de cette soirée de juillet. J'avais décidément trop chaud, très chaud. Je me rendis au bord de la piscine, nue. Pas de voisins. Pas de voyeurs. Moi, la lune, la nuit, les étoiles et l'eau.

J'aurais pu m'y glisser doucement, pas à pas. Je choisis d'y pénétrer d'un seul coup, de fendre le calme apparent. Quel plaisir ! Quel raffraichissement ! J'aime à nager sous l'eau, la sentir glisser sur ma peau telle une caresse inhumaine. J'aime la sensation de bien être que seul le cocon de l'eau me procure. Peut-être un rêve de liquide amiotique, les souvenirs de ma condition de foetus.
Je sors la tête enfin, et puis remonte vers le bord. Mes seins sont durcis par le contraste de température. Un léger vent soufflète, il contribuera à sécher mes courbes. Mes pieds se posent sur les dalles encore chaudes de la journée. je frissonne. Il est déjà si tard. Je ne peux pas dormir. Tu ne t'es pas réveillé. Tu n'as même pas senti que je n'étais plus à tes côtés. Je me pose beaucoup de questions sur nous. Sur pourquoi nous ?

J'avance vers le matelas abandonné sur la pelouse. Je m'étends sur le ventre. Je suis en position de bronzer. Comme si la lune avait le pouvoir de dorer encore plus ma peau. Je suis aux bords de larmes. J'ignore si le manque de sommeil, la fatigue des chaleurs estivales, ou la peur de te perdre provoquent ce pincement au coeur. Je me sens si seule, si seule. Je suis là, échouée sur ce matelas. Je ferme les yeux. Je ne veux plus rien voir. J'écoute les criquets, le bruissement du vent dans les arbres. Je sens l'odeur de l'herbe, des pins, de la garigue.

C'est étrange. Je me laisse glisser dans cette nuit de mal être. Je ne veux plus penser à toi. Je ne veux plus penser à rien. Je glisse encore un peu plus. Ne pas penser à demain, à plus tard, ne pas penser que "nous" pourrait avoir une fin. Encore glisser. Je ne m'appartiens plus. Pourquoi ne me retiens-tu pas ? Pourquoi ?

Je vais m'éloigner, ce sera plus fort que moi. Ton indifférence sera la responsable. L'unique responsable.

Par blackevil - Publié dans : façatoa
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Commentaires

excellent ce blog
commentaire n° :1 posté par : ANGE DECHU le: 23/07/2006 à 12h27
merci
réponse de : blackevil le: 24/07/2006 à 13h00

s'il n'y a plus d'amour, pourquoi choisir la peur comme fuite ?

le temps n'est qu'une seconde de plus qui passe, on l'oublie parfois °(^o^)°

c'est joliment triste et toujours si bien écrit :o)

@+
commentaire n° :2 posté par : reg@rds le: 24/07/2006 à 20h33
qui a dit qu'il n'y a plus d'amour ?
Ici, tout n'est que fantasme !
La suite d'une histoire qui n'est plus !
c'est une histoire qui aurait pu être, mais qui n'est pas !

Merci de ton passage.
réponse de : blackevil le: 24/07/2006 à 22h56

Amoureux des mots, j'apprécie infiniment tous ce que les votres savent susciter comme émotion et sensualité

commentaire n° :3 posté par : fabien le: 08/08/2006 à 08h21
merci Fabien. J'apprécie que mon écriture suscite des réactions.
réponse de : blackevil le: 12/08/2006 à 07h06

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