Le Monde d'Ondine


Mardi 15 mai 2 15 /05 /Mai 00:55
A te sentir là, si près de moi, à fleur de ma peau, je me mets à fantasmer. Je ne sais si tu perçois mon trouble, qui, finalement, n'en est pas un. Non, je ne suis plus troublée. Je dois être honnête. Tu ne me troubles plus, mais le souvenir de notre passé m'excite terriblement.

J'aime les amours de l'après midi qui sont du temps volé au temps. Des amours souvent sans convention. Des amours à vivre. Tout simplement.

Je souris sans doute bêtement aux images qui se superposent devant mes yeux. Une nouvelle fois, je sors de mes égarements ... La présence du serveur ... Les boissons ...

Je porte le verre de perrier à mes lèvres. Je n'ai pas perdu cette habitude ... m'humidifier la bouche ... doucement ... avec ma langue ... puis pincer ma lèvre inférieure. Les gens gardent ce qui fait leur particularité, ce qui les rendent unique. Ils ont beau changer, ils restent ce qui fait leur profondeur.

Soudain, je me rappelle ... Je me rappelle que tu es là. Je me sens un peu coupable de ne pas te prêter plus d'attention. J'essaye de me concentrer. De ne pas être ingrate. Mais je regarde ton profil, ton sourire, tes lèvres, la tasse portée à ta bouche, ton rictus, et je m'égare à nouveau.

Je me vois poser la main sur le haut de ta cuisse. Je me vois délicatement glisser vers ton sexe, le caresser subtilement par dessus le tissus. Je peux même sentir la dureté de ton excitation.

C'est toi qui pose ta main sur mon bras. Visiblement tu m'as demandé quelque chose. Je rougis, je le sais, je suis entrain de rougir. Et tu vas deviner, tu vas savoir ce qui me traverse l'esprit. Avant, je savais mieux dissimuler. Je savais garder un visage impassible. Mais c'était avant.

Je ne sais à quoi tu penses. Je ne sais ... Je sais que, moi, je nous imagine nous dirigeant à nouveau vers La Loire, nous enfonçant dans un petit chemin qui nous mènera vers un banc de sable à l'abri des indiscrétions ...

J'imagine que tu oseras te lever, déposer un billet pour régler nos consommations. J'imagine que tu oseras me prendre de nouveau par la main pour m'emporter vers ce lieu.

J'imagine que tu m'embrasseras avec la fougue des amoureux enfin réunis. J'imagine que je glisserai mes mains dans ton pantalon, que je ne pourrais résister au plaisir de te faire plaisir.

Je regarde tes yeux et je reste muette. Et pourtant je ne peux m'empêcher de continuer à imaginer. Imaginer que je dégraffe doucement ton pantalon pendant que nos langues s'entrechoquent. Imaginer que j'écarte les pans de ton pantalon pour mieux saisir ta queue déjà excitée. Imaginer que mes caresses plus pressantes la dressent un peu plus.

Je te fixe. Je suis dans le défi. Je te défie du regard. Et je ne vois rien. Mais mon esprit continue d'imaginer pendant que je me sens déjà humide. Imaginer que je me suis finalement accroupie pour saisir ton sexe dans ma bouche. Du bout des lèvres, le bout de ton gland. Imaginer que je sais encore te donner du plaisir.

Plus je t'observe, et plus je me rends compte que finalement non ... tu ne me troubles plus ... Plus je fouille tes yeux et plus je me rends compte que tu n'es pas avec moi, toi non plus. Je souris. Je sais que tu ne te lèveras pas en posant un billet pour payer nos consos, que tu ne prendras pas ma main pour me mener vers le plaisir. Je sais que nous allons nous quitter là.

J'ai fini mon verre, je regarde ma montre de manière appuyée. "Mince, je n'avais pas vu l'heure, je dois filer, je mange chez des amis". Je saisis mon porte monnaie. Tu m'arrêtes. Tu vas régler. Je m'excuse maladroitement. Tu ne dis rien. Je dépose une bise sur ta joue, et je me sauve. Je me sauve vers ma voiture. Je me sauve de toi. Parce que je ne veux pas imaginer des choses avec toi qui n'arriveront pas. Je ne veux pas attendre de toi des choses que tu ne me donneras pas. Alors je me sauve pour me protéger.


Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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Samedi 12 mai 6 12 /05 /Mai 00:21
Je reste interdite par cette rencontre surprise. J'ai un peu peur de ce qui peut en découler. J'ai un peu peur de voir mes sentiments remontés à la surface. J'ai peur de me rendre compte que finalement je ne t'ai pas oublié. Que je n'ai pas cessé de t'aimer.

Tu sais comme je suis. Tu sais que je regarde, que j'observe. J'ai besoin de recul. Cela me protège. Alors tu ne forces rien. Tu te contentes de garder ma main dans la tienne, et nous suivons le petit chemin blanc poussiéreux.

Nous arrivons doucement au canal d'Orléans. J'aime à regarder les saules se pencher dangereusement sur l'eau pour s'y mirer. J'aime aussi ces maisons, souvent habitées par des parisiens, qui ne prennent vie que le temps des week-end.

Je ne suis pas sûre d'être vraiment là avec toi. J'entends que tu me parles, et déjà je suis loin. Déjà je t'ai laissé filer pour ne pas avoir à souffrir encore. Je ne suis pas sûre que tu vois ce qui m'arrive, je ne suis pas sûre que tu aies envie de le voir. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas bien grave.

Nous nous retrouvons devant le petit restaurant. Tu proposes de nous poser là, un moment. Il fait beau. J'aime la chaleur des rayons du soleil sur ma peau. J'aime me taire et simplement profiter. J'acquiesse en hochant la tête. Nous nous asseyons côte à côte. Face à l'écluse. Nos bras se frôlent. Je n'éprouve rien. Pas d'émotions particulières. Pas de sensations étourdissantes. Pas de tourbillons dans le ventre. Non rien. Il ne se passe rien.

Pas tout à fait à vrai dire. Le manque physique. La chaleur. La douceur du moment. Tout est réuni pour faire et naître des images et naître des envies.

Je commençe déjà à me dissocier de cette réalité quand l'arrivée du serveur me ramène vers toi. Je commande naturellement un perrier citron. La seule chose qui me désaltére vraiment.


Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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Mardi 24 avril 2 24 /04 /Avr 01:40
Ne sachant plus comment sortir de cette situation bloquée par ma faute, je ne peux m'empêcher de rire ... de ce grand rire sonore qui te faisait chavirer jadis. Il te faut peu de temps pour succomber à mon sourire retrouvée. Je sais que tu as eu peur. Le passé est le passé. Il doit rester où il se trouve.

Tu me prends dans tes bras, me serres très fort. Désespérement presque. Comme si tu voulais te prouver que j'étais bien là, et pas juste le fruit de ton imagination. Je te laisse faire. Amusée. Surprise aussi.

J'avais croisé ton regard, un soir de juin. C'était il y a plus de trois ans. J'étais restée figée par ce qui s'échappaient de lui. Une joie, une insouciance, une incroyable envie de vivre, d'être. Une incroyable envie. J'avais fini par capter ton regard. J'étais défiante, insolente presque. Tu m'avais souri. Nous n'étions seuls, ni toi ni moi. Je me souviens qu'elle était grande, brune, élancée ... tout mon contraire. Je me souviens qu'il m'ennuyait, que je l'écoutais vaguement. Je me souviens de toi, de tes yeux, de ton sourire.

Tu continues de me serrer très fort. Je ris doucement. Tout se mélange en moi. Je suis émue. Je suis proche des larmes. Je te ressens encore trop. J'ai encore trop le goût de toi. Je sens ton nez qui me respire. Cherches-tu les parfums du passé ? L'essence de fleur d'oranger que j'affectionne tant ... parce que cela sent le bébé ?

J'avais fini par me lever, prétextant une envie urgente. Je m'étais glissée au sous-sol du restaurant. Rien de folichon. J'avais besoin d'air, j'avais besoin de me reconstituer un "air de rien". Je ne finirai pas la soirée, et encore moins la nuit avec lui. Il serait quite pour ne pas monter chez moi. Il m'ennuyait. Cela faisait une heure que je me contentais de répondre par des "hum-oui-sans doute". Il n'avait rien remarqué. Il s'écoutait lui-même. Il se suffisait. Il n'avait donc pas besoin de moi.

Tu me caresses doucement le bras. Recherches-tu aussi la douceur de ma peau ? As-tu oublié que pour moi, rien n'est plus sensuel, tant dans le touché, la saveur, l'odeur, qu'une peau qui vient de prendre le soleil ?

Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué que je n'étais plus seule dans ces toilettes exigues. C'est un léger bruit qui m'a fait levé les yeux sur le miroir. Tu étais derrière moi. Mystérieux. Tu as mis tes mains sur mes hanches, m'as retournée. Ton baiser était brûlant, vif, profond. Il m'a fait perdre la tête. Quand tu t'es écarté, je souriais bêtement, pensant que la soirée n'était finalement pas si ennuyeuse. Tu as continué à me fixer. Je fouillais dans mon sac. Un papier, un crayon, mon numéro. Je le glissais dans ta main. T'embrassais furtivement pour t'abandonner là. Je retournais à mon ennui. J'y mettrais fin rapidement d'ailleurs, prétextant une migraine.

Tu t'éloignes enfin, me prends par la main, comme un collégien. J'entends ta voix. Douce, chaude et profonde. Tu parles vite. Tu poses beaucoup de questions. Je ne réponds pas, je te souris. "Je vais bien"Voilà ce que je te réponds "Je vais bien".


Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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Samedi 21 avril 6 21 /04 /Avr 01:21
Comment as-tu pu découvrir ce lieu ? Que fais-tu ici ? Les questions se bousculent dans ma tête et aucun mot ne sort de ma bouche. Muette. Je me contente de fixer ton visage, de fixer tes yeux. Je cherche les choses de toi qui ont changé, je cherche des réponses dans tes traits, dans l'éclat de ton regard. Je cherche. En vain.

Je ne vois de toi que celui qui m'a laissée deux ans auparavant. Sans un mot. Sans une explication. Je ne vois de toi que le vide que ton absence à créer. Je ne vois de toi que le vide autour de moi. Je reste muette.

Je ne sais combien de temps s'est écoulé. Je ne sais. Je continue de te fixer. Bêtement sans doute. Je réalise soudain que tu as cessé de parler. Je réalise que je n'ai pas entendu, pas écouté. La surprise.

A quoi ressemble ta voix ? J'ai oublié le son de ta voix. Et tu es là devant moi, et je n'ai vu que tes yeux, que le souvenir de tes yeux, que le manque de tes yeux.

Tu me fixes à ton tour. Es-tu conscient du choc qui se produit dans mon for intérieur ? Es-tu conscient que je ne sais si je dois rire ou pleurer ? Es-tu seulement conscient que j'ai envie ... de te gifler ... de t'embrasser aussi ?

Il aura suffit que mon regard tombe sur ta bouche, sur ton sourire pour me souvenir du mal que tu m'as fait, pour redescendre sur terre. Oui, tu es là devant moi, et je ne suis pas sûre et d'avoir pardonné et d'avoir envie de te parler. Il est étrange de voir comme des sentiments extrêmement contradictoires peuvent nous habiter. Comme la joie se trouve ternie par la tristesse et la douleur. Comme le passé peut se rappeler cruellement à nous.

La tension est palpable. Je suis mal à l'aise. Tu le deviens aussi. Nous ne nous embrassons pas. Je n'ai toujours pas ouvert la bouche. Mon sourire s'est évanoui. Tu as fini par lâcher ma hanche. Je ne sais plus que faire.

Je me trouve démunie. Je me sens seule, terriblement seule. Et ton regard sur moi comme une chape de plomb fait monter l'angoisse. L'angoisse de quoi d'ailleurs ? De revenir sur ça, sur ta fuite, sur ta lâcheté ? L'angoisse de quoi ? D'entendre de nouveau ta voix ? De succomber encore ? Ou bien l'angoisse de constater que tu n'es plus rien, que tu as tout tué en moi, de ce que tu étais pour moi ?



Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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Mercredi 18 avril 3 18 /04 /Avr 00:48
La journée était suffisamment ensoleillée pour que je me décide à sortir faire une balade. Bien sûr ce ne pouvait être qu'au bord de l'eau, ce ne pouvait être que sur les bords de Loire. Je choisissais de me rendre dans ce coin où le canal d'Orléans rejoint le fleuve royal. Qui connaît cet endroit en connaît aussi le charme qui s'en dégage, le calme qui enveloppe les promeneurs solitaires, les amoureux du dimanche, les vivants.

Un petit restau accueille les aventuriers des heures perdues, juste devant l'écluse, face au fleuve. L'endroit rêvé pour se raffraichir après une bonne marche.

Etrangement, je fais toujours le même parcours. J'entame toujours la boucle de la même manière ... Je prends la Loire à contre pied, à contre courant ... Je vais à sa rencontre. Je ne vais pas frôler le sable, je ne vais pas m'enfoncer dedans. Je laisse cela aux téméraires qui se risquent aux baignades furtives. Je regarde ce coin de plage improvisée et je repense au temps de ma jeunesse où ses bords de Loire étaient des lieux de débauches nocturnes où la bière, le shit nous accompagnaient, où nous finissions trempés par nos jeux stupides de gages qui nous envoyaient valser dans l'eau, où aller chercher du bois pour ranimer le feu de joie devenait prétexte à s'échapper du groupe pour s'envoyer en l'air dans la noirceur de la nuit et les rires lointains.

Je repense aussi à d'autres balades, plus tard, plus sérieuses, plus ternes sans doute. Je repense à ces personnes qui ont marché, ici, à mes côtés, qui ont partagé mes pensées, mes rires, mes baisers.

Je ne sais pourquoi, je me mets à penser à toi, à toi plus qu'aux autres. A toi qui finalement ne m'a jamais accompagnée ici. A toi avec qui je n'ai jamais voulu partager ce lieu.

J'ai quitté les bords de Loire. Je suis maintenant prise entre ce champs de blé et les arbres de cette mini forêt. Je sais qu'au bout du chemin je retrouverais l'eau. Je retrouverais la fraicheur ombragée des saules s'écoulant sur le canal.

Je rêve, comme à mon habitude. Je ne fais pas attention aux personnes que je croise. Elles ne font pas attention à moi. Chacun vient dans ce lieu parce qu'on y est seul au monde.

Je n'avais donc pas entendu ces pas rapides dans mon dos. Je n'avais pas entendu ce souffle prononcé mon nom. Je n'avais même pas senti ces yeux insistants sur ma nuque. Il aura fallu que tu poses ta main sur ma hanche pour que je stoppe net ma marche. Pour que je redescende sur terre, me demandant qui pouvait bien avoir cette audace de me toucher sans y avoir été invité. Je tournais la tête vers l'importun, lui jettais un de mes regards les plus sombres. Mes yeux plongèrent dans les tiens, ils reprirent leur teinte habituelle, et un sourire vint élargir mes lèvres.

Je n'étais jamais venue, ici, avec toi, au temps où "nous" existait. J'ignorais même que tu connaissais ce lieu.


Par Ondine - Publié dans : Le Monde d'Ondine
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